Définition

Dans les sociétés Occidentales industrielles, le développement de la démocratie de masse, de l’action politique des opprimés - notamment des ouvriers, des femmes et des jeunes -, les premières décolonisations, la reconnaissance des minorités et de leur rôle, ont contribué à la remise en cause des certitudes du modèle occidental.
Ceci a conduit à des révisions radicales des limites établies du champ de la culture qui ont permis d’intégrer l’ensemble des produits culturels dans le champ des études sans pour autant les fondre en un phénomène indifférencié.
A ce titre, la haute culture et la culture de masse sont à la fois interrogées dans leurs définitions et considérées comme des formes culturelles parmi les autres, mais aussi comme des formes culturelles qui travaillent à se distinguer - y compris entre elles - en jouant des pouvoirs symboliques, économiques et techniques. Les Études culturelles tentent donc d’étudier tous les phénomènes culturels en évitant de les isoler et en les intégrant dans la complexité de leur contextes sociaux, politiques et historiques, mais aussi de leurs pratiques. Elles étudient particulièrement les rapports de force et de pouvoir qui sont en jeu et comment ses relations influencent et organisent les pratiques culturelles.
A ce titre, les Études culturelles ne sont pas distantes de leur objet d’étude. Au contraire, ce sont des études impliquées et même engagées, voire activistes.
Ce sont des recherches actions qui tentent de contribuer au changement des rapports de dominance et de discrimination, tels qu’ils se manifestent et s’expriment dans toutes les formes de sexisme, de racisme, de xénophobie, d‘élitisme et de colonialisme.
Les Études culturelles s’intéressent à tous les phénomènes et à toutes les pratiques culturelles en les abordant par une approche interdisciplinaire ouverte et expérimentale qui s’inspire abondamment de la sémiotique et de la sociologie, mais aussi de la linguistique, de l’anthropologie, de l’ethnologie, des sciences de la communications, de la musicologie, des sciences politiques, économiques et juridiques, ou de la philosophie, de l’esthétique et de la psychanalyse.

À toutes ces disciplines les Études culturelles empruntent librement concepts et méthodes, mais au passage, elles critiquent et transgressent les enjeux de territorialités symboliques et méthodologiques de ces disciplines. « En tant que discipline, les études culturelles conçoivent leur nouveauté moins en termes d'objets ou de méthodes qu'en termes d'enjeux. » Par exemple, le New Historicism (S. Greenblatt, mais aussi H. White) a influencé les Études culturelles, qui ont longtemps souffert d'une sorte d'aveuglement à l'égard de l'histoire. l'histoire de l'art, a elle aussi été vivement contestée par les Études culturelles (aux USA on donne souvent le nom de "visual culture studies" aux nouvelles façons de pratiquer l'histoire de l'art. Richard Hoggart, Raymond Williams, E. P. Thomson et Stuart Hall, sont considérés comme les fondateurs du mouvement des Études culturelles apparu en Angleterre dans les années 1950 et rassemblées au Centre for Contemporary Cultural Studies de Birmingham.
Les études culturelles se sont principalement développées en Angleterre et dans ses anciennes colonies, notamment aux USA où elles on engendré un renouvellement des problématiques. Les études féminines et les queer studies s’y sont particulièrement développées. Dans le monde francophone, les Études culturelles, sont peu présentes, toutefois les théoriciens français : Louis Althusser, Roland Barthes, Jean Baudrillard, Pierre Bourdieu, Jacques Derrida, Gilles Deleuze, Michel Foucault et Jean-François Lyotard, bien que ne s’identifiant pas aux Études culturelles, en sont souvent très proches et les ont profondément influencées. Les travaux de Lawrence Grossberg, Jean-Claude Passeron , Thomas McEvilley, Edward Saïd, Richard Shusterman, Erik Neveu, et Armand Mattelart relèvent ou sont proches des Études culturelles.